25 juin 2007

Bien peu de choses...




Je viens de refermer Les choses de Perec. Ce court roman est une critique de la société de consommation. Il nous présente un jeune couple en quête d'assouvir ses désirs matérialistes. Pas de recherche de créativité, pas de curiosité, pas d'art dans leur petite vie, mais la quête de la possession d'objets. Perec donne d'ailleurs aux objets un rôle clé tout au long du roman, ce qui fait du livre un inmanquable du jeu de style... à la Perec.

"Il leur semblerait parfois qu'une vie entière pourrait harmonieusement s'écouler entre ces murs couverts de livres, entre ces objets si parfaitement domestiqués qu'ils auraient fini par les croire de tout temps créés à leur unique usage, entre ces choses belles et simples, douces, lumineuses."

Parfois ces personnages sont beaux bobo... Parfois ils nous semblent nous miroiter et cela même si le livre a maintenant 40 ans. Visionnaire ce Perec!

En fait, ce roman est une vraie analyse sociologique à deux niveaux. Perec fait une analyse sociologique du mode de vie des personnages, à travers l'étude de leur comportement... Et les personnages ont un métier: socio enquêteurs... Amusant non?

Un roman à recommander à tout ceux qui font de la pub ou du marketing, à tout ceux qui font de la socio et veulent garder un regard critique sur le monde.

15 juin 2007

Nemo

C'est un livre magique: on est comme soulevé quand on tourne les pages, on s'envole... C'est un livre tout en photo des pochoirs parisiens de NEMO...



Mais c'est aussi des paroles humaines et sensibles, celles de PENNAC, grands connaisseurs des rues et ruelles de Belleville... et donc des pochoirs de NEMO qui s'y promènent!

Ca s'appelle tout simplement Nemo par Pennac.





C'est avant tout l'histoire d'un père, qui racontait des histoires à son fils avant qu'il ne s'endorme, et qui dessinait la nuit secrètement la suite de l'histoire en pochoir sur les murs du quartier, pour rendre le trajet vers l'école moins pénible pour le petit.

C'est donc un livre qui dégage de la tendresse, du rêve, de l'enfance. Un livre qui donne envie de rester léger et créatif.

C'est aussi un livre qui donne envie d'aller marcher dans Paris, pour aller voir les pochoirs par soi même...

Enfin c'est un livre qui donne envie de se replonger dans les Pennac: La fée carabine, La petite marchande de prose, Monsieur Malaussène, Merci, Le dictateur et le hamac. Que de bons moments passés! Si vous ne connaissez pas encore Pennac, vous avez bien de la chance car vous allez pouvoir découvrir un style populaire hors du commun, une saga familiale hors norme, et tout ça dans un belleville où planne du suspense... la police... (Mais que fait la police?) au milieu des odeurs de couscous, des photos de Clara, des égarements de Thérèse, et des cris du petit...

Bon, amis lecteurs, tu ne regretteras pas cette excursion dans les pensées farfelues de Pennac et les images oniriques de Nemo...

11 juin 2007

Sans queue ni tête!

C'est un livre étrange, où figure sur la couverture la photo d'un robot, de deux adultes à tête de citrouille accompagnés d'un enfant à tête de fer à repasser... Si, si je suis très sérieuse. Le titre de ce recueil de nouvelles de Aimee Bender: Des créatures obstinées (ou en anglais pour la VO Willful creatures).

Ce sont de courtes histoires dignes des nouvelles de Mérimée, très étranges, toujours surprenantes, et qui ont le don de laisser une émotion méconnue sur les lèvres du lecteur.

Par exemple, vous suivrez les aventures d'un animal domestique étonnant: un homme en mignature. Vous rencontrerez une dame qui crée des mots liquides, solides ou gazeux (c'est ma nouvelle préférée du receuil!) Vous verez ce qui arrive à l'homme dont un Dieu ingrat interdit toute activité artistique, etc.

Son style repose sur des apositions signifiantes. Par exemple page 74: "J'aime toutes ces femmes, se disait-il. Il aimait essayer des chapeaux dans des magasins." En une phrase venue de je ne sais pas où, Aimee Bender décrit à merveille le rapport de son personnage à la gente féminine.



Elle a aussi le don pour le sarcasme: page 77 "Les planchers étaient bruns et brillants, les coussins sentimentaux, et les magazines jamais lus"



De temps en temps, on se croirait dans un film de Tim Burton, à cause du ton ironique sur la société américaine dont elle est issue, mais aussi parfois à travers des échos très marqués, comme dans la nouvelle où elle raconte l'histoire d'un jeune homme qui a des clés au lieu de doigts (Edouard aux mains d'argent n'est pas loin!)




Un livre rafraichissant pour tous les déjantés, les en-manque-d'extraordinaire. Attention cependant: Elle fait preuve d'une bonne dose de cruauté!

01 juin 2007

N'attendez plus...

C'est un magnifique petit livre, qu'on a envie d'offrir: Moi, j'attends... de Davide Cali et Serge Bloch.

C'est plein de poésie, le trait du dessin est élégant, et la leçon qu'on en tire est riche d'enseignement! Le texte est simple mais fort. Le fil rouge est porteur: on a envie de débobiner, de rembobiner, de démêler, de rattacher,...

Ce petit livre, c'est comme recevoir une lettre qui nous parle, nous fait sourire du coin des lèvres. Une lettre qu'on aurait envie de déguster et de garder précieusement, pour la relire de temps en temps.